J’achève un long cycle de formation certifiante en médiation avec le Conservatoire National des Arts et Métiers. Arrivé à ce terme, je ne peux qu’apprécier une nouvelle fois la précieuse valeur de la formation continue et l’excellence proposée par le CNAM. Apprendre au CNAM change vraiment votre vie…

L’errance, un moment salutaire

Entrer en formation continue relève un peu d’une errance que l’on s’autorise à un moment de son parcours professionnel. Au départ, je n’étais pas bien sûr de prendre la bonne option de formation. Est-ce vraiment la médiation qui sera utile à mon parcours professionnel, utile à mes compétences ? Je m’inquiétais aussi de ce que j’avais à perdre : le prix de la formation, les multiples frais pédagogiques, et 44 jours complets à ne pas « produire » et ainsi perdre tout autant de jours non facturés à mes clients.

Mon entrée en formation pour la médiation s’est pourtant concrétisée. Peut-être du fait de la confiance que j’entretiens avec le Conservatoire depuis maintenant 26 ans, mais surtout par la curiosité qu’a suscité une matière, une pratique que je connaissais trop mal. Mon errance m’a donc fait cheminé vers le Certificat de compétence en médiation.

Les bases solides de la posture de médiateur

J’avais appris depuis quelques années déjà à tenir un rôle de tiers intervenant. Selon mon ami François Guérin, tiers « au service de l’ensemble des parties, sur des sujets communs qui parfois les divisent ». La posture adoptée en médiation tient un peu de ce rôle de tiers, à la différence que le médiateur s’abstient de saisir les objets qui font conflit. A cette place, il facilite la relation entre les personnes ou les parties mal-unies, désunies ou en conflit. Ce qui est important à ce moment, c’est de réussir à quitter les objets du conflit pour explorer les besoins insatisfaits de chacun. C’est par ce détour que la médiation permet la restauration des relations et autorise ainsi les personnes médiées à envisager un avenir, commun ou non.

360 heures de formation en présentiel, ce parcours de formation est riche de par la solidité des processus, des outils et des méthodes appris. Et au delà de l’outillage, l’apprentissage de la posture est essentiel pour faire médiation. Une autre richesse encore tient des différentes origines professionnelles des intervenants et des auditeurs, et de leurs champs d’intervention autres que celui des relations du travail.

Médiateur au service des relations au travail

L’apprentissage de la médiation m’ouvre une forme nouvelle d’intervention auprès des entreprises. Une aide à la reconstruction des relations de travail, lorsque celles-ci sont dégradées, conflictuelles ou rompues. Et ces situations sont nombreuses, au point que les difficultés relationnelles provoquent au mieux une perte d’efficacité, mais plus souvent des départs, des blocages de projets, des santés dégradées… Faciliter la relation entre des personnes ou des parties, c’est leur redonner la capacité de (re)travailler.

La posture, les outils et les méthodes de la médiation enrichissent mon rôle de tiers dans des interventions de conduite du changement. Mon expertise sur le travail me permet de poser une analyse sur les situations et des scenarii organisationnels… et mon rôle de tiers médiateur est ce qui permet aux acteurs de l’entreprise de mettre en dialogue cette expertise, de mieux s’approprier les problématiques et de s’engager à construire des réponses possibles. De par les ordonnances Macron, le besoin de renforcement des relations sociales est évident. Et avec les relations sociales, les relations du travail. La médiation est précieuse car elle donne à ces relations un gage de réussite.

De beaux travaux en commun nous attendent…